(Spiritualité) Notre Dame du feu

Publié le par La porte est en dedans

Bien avant que cette église ne fut élevée, il en existait une autre et avant cette autre, une autre encore...

Si la mémoire humaine le permettait, s’il subsistait encore quelque parchemin qui en témoignât, nous pourrions ainsi remonter bien avant la naissance de Notre Seigneur et nous verrions qu’il y eut toujours en ce lieu quelque construction pour en marquer la puissance…
Cette demeure que nous avons érigée en l’honneur de Madame Marie ne fait que reconnaitre et magnifier ce que la Terre porte en elle ici depuis toujours…
Et ce qu’elle porte, c’est le sang du Dragon !
C’est la force de la Terre qui monte en nous, qui permet à notre corps de prendre forme en ce monde. C’est le feu qui alimente notre corps comme toute vie ici-bas. Il se marie constamment à celui qui vient en permanence des Cieux. C’est le Feu de la Mère qui répond au Feu du Père.
Ici, Notre Sainte Dame recueille et maitrise le sang flamboyant de la Terre afin que sa voix porte plus loin dans l’âme des hommes.

Ce que nous ne comprenons pas se pare souvent d’atours monstrueux.
Nous marchons sur le chemin d’une puissance si vive que les yeux de notre âme lui ont donné le visage de ce qui est indompté : le Dragon. Vous avez rencontré le Souffle sans lequel nul n’accomplit de grandes choses en ce monde.

C’est toujours dans la Terre qu’une graine perd ses écorces afin de mourir un peu et de permettre à son germe de se hisser jusqu’au grand jour.
Il faut descendre, s’enfoncer … car ce qui est caché n’est pas nécessairement obscur dans son essence.
La lumière brille assurément dans notre cœur, mais pour parvenir à ce cœur, il nous faut d’abord emprunter bien des escaliers intérieurs, étouffer et affronter notre propre monstruosité.
Le corps de la Terre qui nous porte nous révèle notre propre corps.
Il amplifie nos élans vers l’Infini…mais seulement si nous appelons Celui-ci, sans y résister !

Oui, ce qui est caché n’est pas nécessairement obscur. Il y a le soleil qui brille dans les cieux et que chacun voit… et il y a celui qui rayonne dans les profondeurs et qu’il faut mériter à force d’audace et de courage.
Celui-là, on ne le découvre qu’après avoir traversé nos propres déserts, ceux de l’orgueil, de l’arrogance, de la jouissance du pouvoir, des peurs et des doutes.
Chacun les trouve un jour en travers de son chemin.

C’est étrange, tous ceux qui aspirent avec force au Royaume Divin ne rêvent que de se voir pousser des ailes pour fuir leur état qu’ils jugent misérable. Mais si l’oiseau n’avait pas besoin de la Terre, il n’aurait pas de pattes pour marcher, et si l’arbre n’avait qu’à lancer ses branches vers le haut, pourquoi lui aurait-il été donné de telles racines ?

Il y a des vérités cachées qui brûlent les écorces humaines et qu’il faut un jour découvrir soi-même si on veut une véritable couronne.
Il y a un royaume vierge qui attend désespérément en nous et dont il faut enfanter pour ne pas mourir.

La vérité ne s’atteint qu’au plus profond de notre terre intérieure, c’est-à-dire en altitude.

LOUIS DU DÉSERT

 

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