(Vidéo) Processus alchimique et dissolution de l'égo - Patrick Burensteinas

Publié le par La porte est en dedans

J'ai commencé le chemin pour de mauvaises raisons.

C'est-à-dire les raisons d'ego. Je veux "trouver des secrets que les autres n'ont pas trouvés", je veux "être riche", je veux "être en bonne santé", je veux "vivre vieux", je veux qu'on m'aime, je veux qu'on parle de moi. Tout ça c'est pour briller, ce n'est pas pour éclairer.
Or, plus on va se détacher d'un certain nombre de choses, plus on va devenir transparent. Ce n'est pas de la vanité de dire ça, au contraire. Quand c'est de la vanité on devient épais.

Si il y a des trous, est-ce que la lumière passe ?

Eh bien, oui, plus il y a de trous plus elle passe. Et à un moment il y a tellement de trous qu'on ne voit plus que la lumière. C'est comme une lampe, plus la lumière est forte moins on voit la lampe. Mais la lampe peut se dire, "non mais c'est pas juste c'est moi qui l'ai fait !" Alors à ce moment-là c'est l'ego qui reprend le dessus, on redevient épais, la lumière ne passe plus. A ce moment-là on n'éclaire plus, on est obligé de briller. Mais pour briller il faut être bien poli et puis il va falloir absolument avoir besoin du regard des autres puisque c'est les autres qui vont faire qu'on brille. Alors que quand on éclaire ce n’est pas notre problème, on éclaire tout le monde pareil.

Le but ultime, ce serait d'être transparent ?

Le but ultime c'est même au-delà de ça. Parce que transparent on est encore de la matière. Il y a d'ailleurs la pierre philosophale, elle est presque complètement transparente mais pas complètement puisque c'est une matière. Il y a quelque chose, il y a un voile qui entoure la lumière et on peut dire que si on retirait le dernier voile, ce ne serait que de la lumière mais on ne pourrait pas y accéder non plus puisque nous sommes matière.
Donc il y a toujours cet espèce de paradoxe :

Je cherche cette lumière mais le jour où je l'ai trouvée, l'individualité disparaît forcément. Je ne peux pas trouver l’unité en gardant l'individualité.

Alors l'ego il va bien sûr se rebeller contre ça. Pendant tout notre chemin il va nous dire : "non c'est dangereux ce truc-là", "non il faut que tu trouves des règles aux choses", "il faut qu'il y ait une chronologie puisque la logique du temps est très importante", alors que nous on cherche justement le non-temps. Il y a cette espèce d'ambiguïté de quête mentale qui est :

Il faut que j'utilise des outils pour faire quelque chose avec une quête philosophique dans laquelle il faut que j'abandonne tous les outils pour trouver l'unité.

Il va falloir louvoyer entre les deux.

Le loup est un animal important pour l'alchimiste. Louvoyer (voir comme un loup), c'est-à-dire je fais un pas je regarde à côté, je fais un pas je regarde de l'autre côté. C'est la quête du Chevalier aussi. Le chevalier errant ne sait pas où il va, par définition. Être errant c'est être dans l'erreur, c'est-à-dire qu'il erre dans l'erreur, dans un sens, dans l'autre, et un jour peut-être la lumière lui tombera dessus. Mais il en n'est pas sûr, on n'en sait rien. C'est la différence entre le savoir et la connaissance. Le savoir c'est "voir ça" et rien d'autre alors que connaître c'est "naître avec". Ça veut dire que j'ai été capable de transgresser les règles de la matière, de traverser la bulle entre la matière et la lumière et de transcender ce que je suis, c'est-à-dire de dissoudre, c'est pour cela qu'on cherche une dissolution à nos problèmes pour trouver justement cette lumière. Et c'est pour ça qu'on fera toujours 3 passages.

Publié dans temple

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