(Enseignement) La puissance du verbe - Grégory Mutombo

Publié le par La porte est en dedans

Sommes-nous conscients de ce qui s'accomplit lorsque, rompant le Silence, nous donnons vie à des sons que l'on appelle « mots » ? Sommes-nous conscients de l'origine de ce mouvement en nous, de sa destination et de ses effets ?

Nous, êtres humains constitués en infime partie de matière physique, sommes la manifestation d'une Intention créatrice. Cette Intention se manifeste, au Commencement, sous la forme d'un son - le Son primordial en provenance de la Source de Tout Ce Qui Est – et ce Son se propage à l'infini, par un abaissement progressif de sa fréquence, par une densification de sa vibration que l'on pourrait, d'un point de vue limité, nommer le « Miracle de la Vie ». En vérité, le Miracle réside plutôt en cette capacité qui nous a été donnée à nous, êtres humains, par essence émanations, prolongements et extensions de cette Source d'oublier que nous en sommes issus, de la même manière que les vagues sont issues de l'Océan. Cette Vibration se propage sans discontinuer, de l'infiniment petit à l'infiniment grand, créant une gamme illimitée de dimensions ou de réalités d'existence.

D'où provient ce son qui émane de nous lorsque nous nous exprimons ? Prenons le temps, là, maintenant, de le ressentir...

Qu'il y a-t-il d'autre à reconnaître en nous que la Source que nous sommes ?
Qu'il y a-t-il d'autre à reconnaître en nous, en définitive, que notre infini pouvoir créateur ?
Ainsi, plus nous nous sentons ou, plutôt, nous nous croyons séparés, différents, isolés, coupés de la Source - et donc de notre nature véritable - plus ce que nous exprimons portera la marque, l'empreinte de cette illusion de cette séparation. Et si ce que nous exprimons porte cette empreinte, alors, de fait, nous propageons cette idée de séparation, nous propageons une vibration amplifiant la sensation collective que, d'abord, les vagues ne sont pas l'Océan, puis que certaines n'ont pas la bonne taille ou la bonne intensité. Jusqu'à croire que certaines ne devraient pas exister...

La propagation vibratoire au sein de l'Humanité de cette sensation de séparation se réalise non point dans le fond, puisqu'elle est illusion, mais dans la forme, c'est à dire dans le champ collectif de conscience au sein duquel nous évoluons. Et souvent, nous sommes comme les vagues qui luttent contre le vent, réagissant avec une certaine brutalité au mouvement de la Vie et oubliant que la ligne d'horizon, à l'arrière-plan, demeure ce qu'elle est : Paix immuable et perpétuelle Vacuité.

Prendre la mesure de notre pouvoir créateur, qui passe par le Verbe, nous amène à la pleine responsabilité de la tonalité, de la fréquence et du taux vibratoire de ces sons que nous créons en permanence et qui donnent vie à notre réalité ou, plutôt, à nos réalités puisque nous existons dans une infinie pluralité de formes.

Prendre la mesure de ce que nous nous apprêtons à créer par notre Parole, nous conduit nécessairement à soupeser chacun de nos mots - non pas par une analyse intellectuelle mais par une appréciation cardiaque permanente que l'on appelle « alignement ». La recherche de cette maîtrise élève considérablement notre taux vibratoire puisque toutes nos cellules sont traversées par la teneur énergétique de ces sons et qu'elles calibrent leur propre fréquence sur ceux-ci.

Lorsque, par notre Verbe, nous jugeons autrui (en le surélevant, en le dépréciant ou en le condamnant), c'est sur la Création que nous faisons porter ce jugement, estimant que l'une des formes qu'elle prend pour apparaître devant nos yeux n'a pas lieu d'être, de se manifester de la sorte, qu'elle ne correspond pas à nos désirs et ne rentre pas en résonance avec notre conception duelle et fluctuante de ce qui est « bien » ou équilibré. Il est ainsi assez aisé de comprendre que chacune de nos paroles puisées dans la peur, au détriment de l'Amour, est une création dont nous aurons à répondre d'une manière ou d'une autre, puisque nous nous sommes incarnés afin de prendre conscience de notre nature fondamentale et, par voie de conséquence, de notre pouvoir créateur d'Êtres divins. Et il n'y a intrinsèquement aucune différence entre des jugements émis sur autrui ou soi-même, les conséquences étant identiques...

Ainsi, cette forme de rébellion infantile contre un Créateur qui n'interviendrait pas assez à notre profit, dans la direction que nous estimons pourtant juste, sous la forme de signes suffisamment explicites et auquel l'on s'adresse comme à une entité extérieure aussi puissante que nous serions faibles et insignifiants est encore et toujours le fruit de cette non reconnaissance de Soi et de cette illusion de la séparation qui se perpétuent, notamment au sein de cercles dits spirituels.

Bien souvent, la reconnaissance de notre pouvoir créateur s'arrête là où la manifestation de nos créations rentrent en opposition avec notre capacité à les assumer. En d'autres termes, lorsque l'Univers nous renvoie le reflet des créations qui émanent de notre Coeur, nous reconnaissons avec Joie la Puissance de notre Verbe. Et puis, lorsqu'il nous confronte, toujours avec la même implacable neutralité, à la moisson dissonante de tous les mots coupants et séparés que nous avons semés, nous cherchons, là, à attribuer ces créations aux Autres... Jusqu'à prier le Créateur et ses lumineux Subordonnés de nous en protéger, nous en préserver et nous donner, de grâce, un autre reflet à contempler...

Au sein de cette Éternité manifestée dont il est infiniment vain de vouloir percer le Mystère, Tout a commencé par le Verbe et Tout finira par le Verbe.

 

Publié dans temple

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